
Une étude conjointe menée par des chercheurs canadiens et américains révèle un déclin préoccupant des populations d'eiders à duvet dans le Canada atlantique et à Saint-Pierre-et-Miquelon. Initiée en 2021 et soutenue par le Service canadien de la faune, cette recherche utilise des émetteurs satellitaires Argos pour suivre les déplacements des femelles adultes de cette espèce. Les données préliminaires indiquent une diminution significative des sites de nidification dans des régions telles que le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et le Maine, corroborée par les observations de l'Office français de la biodiversité (OFB).
Emeline Blanc, chargée d'études avifaune à l'OFB, souligne que les sites méridionaux sont de moins en moins fréquentés par les eiders, un phénomène inquiétant potentiellement lié aux changements climatiques. En revanche, des régions plus septentrionales comme la Gaspésie (Québec) et Terre-Neuve-et-Labrador montrent une stabilité, voire une augmentation des effectifs. À Saint-Pierre-et-Miquelon, les populations semblent stagner depuis quatre ans.Ducks
L'étude suggère que ces variations pourraient être dues au réchauffement rapide des eaux océaniques dans le golfe du Maine jusqu'au Labrador, favorisant également la prolifération d'espèces invasives comme le crabe vert, perturbant davantage les écosystèmes marins. Malgré ces défis, des signes encourageants ont été observés, notamment la première nidification enregistrée en 2015 sur des îlots comme l'île aux Vainqueurs et l'île aux Pigeons à Saint-Pierre-et-Miquelon. Depuis lors, un suivi régulier des couvées a permis de dénombrer neuf couvées l'année dernière, marquant un début de colonisation prometteur pour l'archipel.
Ces résultats soulignent l'importance cruciale de protéger ces sites de reproduction contre toute forme de perturbation pendant la période critique de couvaison. Les îlots, classés en tant que zones naturelles d'intérêt écologique, sont essentiels pour offrir l'environnement adéquat à cette espèce particulière.