Qu’il s’agisse de chasse à l’approche, à l’affût ou en montagne, une bonne paire de jumelles est un compagnon indispensable. Mais face à la diversité des modèles disponibles, quels sont les critères techniques qui doivent orienter votre choix ? Tour d’horizon des points essentiels à considérer.

Grossissement : un équilibre entre puissance et stabilité

Le grossissement est souvent le premier critère regardé, mais il est aussi l’un des plus mal compris. Concrètement, un grossissement 10x signifie que l’animal observé semblera dix fois plus proche qu’à l’œil nu. Un cerf à 300 mètres apparaîtra donc comme s’il était à 30 mètres.

Mais attention : plus le grossissement augmente, plus le champ de vision se réduit et plus les mouvements involontaires (tremblements de la main, respiration) sont amplifiés. Résultat : l’image devient moins stable et plus difficile à exploiter, notamment pour suivre un animal en déplacement.

Pour la chasse à l’approche ou en terrain varié, les spécialistes recommandent souvent un grossissement de 8x ou 10x, qui offre un bon compromis entre portée, champ de vision et stabilité d’observation.

L’indice crépusculaire : voir clair quand la lumière baisse

Un bon chasseur le sait : les moments les plus propices à l’observation sont souvent ceux où la lumière baisse, à l’aube ou au crépuscule. D’où l’intérêt de s’intéresser à un paramètre parfois méconnu : l’indice crépusculaire.

Cet indice se calcule par la formule :
√ (grossissement × diamètre de l’objectif)

Prenons des jumelles 10x50 : √(10 × 50) = √500 ≈ 22,36. Un chiffre supérieur à 20 est considéré comme très bon pour la chasse.

Mais ce n’est pas tout. Un autre indicateur mérite l’attention : la pupille de sortie, c’est-à-dire le diamètre du faisceau lumineux transmis à l’œil. Elle se calcule ainsi :
diamètre de l’objectif / grossissement
Soit, pour notre exemple : 50 / 10 = 5 mm.

Sachant que la pupille humaine peut s’ouvrir jusqu’à 7 mm dans l’obscurité, il est judicieux d’opter pour des jumelles dont la pupille de sortie approche cette valeur pour un confort visuel optimal au lever ou au coucher du soleil. 

Qualité optique : ne faites pas l’impasse sur les traitements

Une bonne jumelle de chasse, ce n’est pas seulement une question de chiffres. Les matériaux internes ont un impact direct sur la clarté et la fidélité de l’image et sont mêmes essentiels.

• Les prismes, le plus souvent en verre BAK4 (baryum), sont à privilégier pour leur capacité à fournir une image nette et bien contrastée, sans effet de vignettage sur les bords.

• Les lentilles multicouches (multicoated ou fully multicoated selon les modèles) permettent d’optimiser la transmission de la lumière et de réduire les reflets, améliorant ainsi la visibilité dans des conditions lumineuses complexes (contre-jour, brouillard, etc.).

Ergonomie et robustesse : des critères à ne pas négliger

Au-delà de la pure optique, une bonne paire de jumelles pour la chasse doit aussi être confortable à utiliser et résistante aux éléments. Privilégiez les modèles avec revêtement antidérapant, remplissage à l’azote (pour éviter la buée interne), et étanchéité certifiée (norme IPX).

Le poids peut aussi devenir un facteur clé : en montagne ou à l’approche, mieux vaut un modèle léger et compact, sans sacrifier pour autant la qualité optique.

En résumé : le bon compromis

Pour un usage polyvalent à la chasse, les modèles 8x42 ou 10x50 restent des valeurs sûres. Ils conjuguent portée, luminosité, et maniabilité, avec un bon confort d’utilisation même dans des conditions difficiles. Les jumelles 12x50 ou 15x50 par exemple, seront d'une aide précieuses en montagne, mais gard au poids en revanche. Et si votre budget le permet, préférez toujours une optique de qualité reconnue : elle vous accompagnera durant de nombreuses saisons sans faillir.