
Une étude (anti-chasse?) pointe du doigt les lâchers de faisans comme vecteur de propagation des tiques
FranceUne étude publiée en avril dans Ecology Letters suggère un lien entre les lâchers de faisans de Colchide (Phasianus colchicus) et une augmentation locale du risque de maladie de Lyme dans certaines forêts du sud-ouest de l’Angleterre. Les chercheurs ont constaté une densité plus élevée de tiques adultes et une prévalence accrue de Borrelia, notamment Borrelia garinii, dans les zones où les oiseaux avaient été introduits.
Toutefois, cette étude ne démontre qu’une corrélation géographique, sans prouver un lien direct de cause à effet. De nombreux facteurs – comme la densité de mammifères, la gestion des milieux ou la structure de la végétation – peuvent influer sur la présence des tiques.
Scientifiquement, les faisans sont des hôtes secondaires peu efficaces pour les tiques, qui préfèrent les mammifères à poils comme les rongeurs ou les cervidés. Les chiffres rapportés (110 tiques contre 54 dans les forêts témoins) traduisent une variation modérée, loin d’une explosion alarmante.
Dans un contexte de remise en question des pratiques cynégétiques, cette étude pourrait alimenter un discours anti-chasse en invoquant des arguments sanitaires. Or, sans preuve solide d’un rôle central des faisans dans la dynamique de la maladie, il serait prématuré de les désigner comme vecteurs significatifs de la borréliose.