
"Moselle : les dégâts de sangliers ravivent les tensions entre agriculteurs et chasseurs"
FranceEn Moselle, la situation reste explosive entre agriculteurs et chasseurs malgré des efforts de régulation sans précédent. Les dégâts de sangliers dans les cultures ne cessent d’augmenter, poussant certains exploitants à réclamer des mesures plus fortes. La Fédération départementale des chasseurs (FDC 57), de son côté, défend le travail déjà réalisé pour contenir la population de suidés.
À Chambrey, l’agriculteur Bertrand Saffroy témoigne d’une situation devenue intenable : ses parcelles de blé, d’orge, de colza et de tournesol affichent jusqu’à 80 % de pertes, représentant près de 6 000 € de manque à gagner cette saison. Si les indemnisations financées par la FDC atténuent en partie les pertes, elles restent insuffisantes face à l’ampleur des dégâts. La Chambre d’Agriculture de Moselle exhorte donc les chasseurs à multiplier les affûts et les battues dans les zones agricoles les plus exposées.
Pour Pierre Lang, président de la FDC 57, les critiques sont injustes : la surface totale impactée est passée de 2 700 hectares il y a quatre ans à environ 1 000 hectares aujourd’hui, preuve que les chasseurs se mobilisent. Il rappelle également que les conditions météorologiques et les retards de récolte aggravent le problème : lorsque les champs restent plus longtemps sur pied, les sangliers s’y installent durablement.
La saison dernière, près de 20 000 sangliers ont été prélevés en Moselle, un chiffre parmi les plus élevés de France. Pourtant, les dégâts persistent et les tensions demeurent vives. Les acteurs du monde rural s’accordent sur un point : seule une meilleure coordination entre chasseurs et agriculteurs, associée à une adaptation des pratiques, permettra d’envisager une cohabitation plus sereine et durable.