
Des attaques d’ours en série dans tout le pays
Le Japon connaît une recrudescence dramatique des attaques d’ours cette année. Pas un jour sans qu’un média, à commencer par le grand quotidien Yomiuri Shimbun, ne rapporte un nouvel incident. En réaction à cette situation critique, le gouvernement japonais vient de modifier sa législation pour autoriser la chasse à l’ours dans certaines zones afin d’enrayer cette vague d’agressions.
Une liste d’incidents longue et inquiétante
Depuis le 11 octobre, les attaques se succèdent à un rythme alarmant. À Kamaishi, un homme a été blessé à la main par un ours, le même jour un ouvrier agricole a été attaqué au visage. Le lendemain, une femme de 83 ans a été renversée et griffée alors qu’elle nourrissait son bétail. Quelques jours plus tard, un homme de 81 ans a été mordu au bras dans la préfecture d’Iwate. Le 16 octobre, cinq personnes ont encore été blessées à Fukushima et Akita, simplement en se rendant au travail ou en promenant leur chien. Depuis, d’autres victimes ont été recensées, dont plusieurs blessés graves et un corps retrouvé dans une auberge.
Un triste record depuis 2006
Selon le ministère de l’Environnement japonais, sept personnes ont trouvé la mort depuis avril, le chiffre le plus élevé depuis le début des statistiques en 2006. Les régions les plus touchées sont le nord-est du pays, notamment Hokkaidô, Iwate, Miyagi, Akita et Nagano. En seulement six mois, 99 attaques ont été recensées, blessant 108 personnes, un record absolu. À titre de comparaison, l’année précédente comptait 85 victimes dont trois décès.
Des ours affamés qui se rapprochent des villes
Les experts pointent une cause principale : le manque de nourriture naturelle. L’automne marque pour les ours la période où ils accumulent leurs réserves avant l’hibernation. Mais cette année, les chênes mizunara ont produit très peu de glands, et les récoltes de fruits sauvages, poires, raisins, ont été mauvaises à cause du climat. Résultat : les ours affamés se rapprochent des habitations, des zones agricoles et même des commerces. La semaine dernière, un ours adulte s’est introduit dans un supermarché, semant la panique parmi les clients.
Entre climat et adaptation forcée
Ce triste constat illustre une réalité que connaissent aussi d’autres pays : les changements environnementaux modifient le comportement de la faune sauvage. Et quand les ours descendent chercher leur nourriture au cœur des villes, c’est tout un équilibre entre nature et société humaine qui vacille.