Porter son couteau de chasse semble, à première vue, un geste anodin. Pourtant, la législation française encadre strictement cette pratique, et la moindre erreur peut avoir des conséquences bien plus lourdes qu’on ne l’imagine. La Fédération Nationale des Chasseurs l’a rappelé récemment : la loi ne laisse plus place à l’approximation.
Depuis plus d’un an, le gouvernement expérimente une amende forfaitaire délictuelle de 500 euros pour toute personne transportant « un objet susceptible de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique ». En clair, si vous êtes contrôlé avec un couteau sans pouvoir justifier un motif légitime, vous risquez non seulement une amende, mais aussi une inscription au Finiada, le fichier national interdisant l’acquisition et la détention d’armes. Et cela, sans recours possible.
Un cadre légal précis… mais souvent mal compris
Le ministère de l’Intérieur a clarifié la situation :
« Le port d’armes de catégorie D, poignards et couteaux-poignards, sans motif légitime, doit être sévèrement réprimé. »
Le texte prévoit un an de prison et 15 000 euros d’amende pour le port injustifié d’une arme de cette catégorie.
Bonne nouvelle néanmoins : se rendre à une action de chasse est bien reconnu comme motif légitime. Autrement dit, tant que votre couteau vous accompagne dans le cadre d’une activité cynégétique, vous êtes dans votre droit.
La FNC souligne d’ailleurs que les contrôles doivent être effectués « avec discernement », en tenant compte du contexte. Mais prudence : sortir votre couteau pour d’autres usages, même anodins, peut vous placer dans l’illégalité. Aller à la boulangerie ou s’arrêter à la station-service avec un couteau visible à la ceinture peut suffire à attirer l’attention des forces de l’ordre.
Une procédure expérimentale à double tranchant
Depuis avril 2025, l’amende forfaitaire délictuelle s’applique aussi au port ou transport d’armes de catégorie D, dont les couteaux de chasse. Ce dispositif se veut rapide et dissuasif, mais il comporte un piège : payer l’amende revient à reconnaître sa culpabilité. Cette reconnaissance entraîne automatiquement une inscription au casier judiciaire et au Finiada.
Une seule solution pour en sortir : adresser une requête au procureur de la République afin d’obtenir l’effacement de cette mention et la levée de l’interdiction.
Ce qu’il faut retenir
Oui, vous pouvez porter votre couteau de chasse, à condition d’être en route vers une action de chasse ou de l’utiliser dans un cadre clairement défini. Dès la fin de la journée, rangez-le dans le coffre de votre véhicule. Ce simple geste peut vous éviter de longues complications administratives