Le mariage de raison entre la botte et le tracteur semble avoir vécu en Haute-Saône. Ce qui devait être une réunion de travail constructive à la Direction Départementale des Territoires (DDT) s'est transformé en crise ouverte : la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont claqué la porte, laissant une chaise vide face aux représentants des chasseurs.
Ce coup d'éclat met en lumière une fracture qui ne cesse de s'élargir. Les deux acteurs, pourtant indispensables l'un à l'autre pour l'équilibre rural, ne parviennent plus à s'entendre.
Une crise de confiance sur les dégâts
Le point de crispation majeur reste l'indemnisation et la reconnaissance des dégâts de grand gibier. Les agriculteurs estiment que leur parole est systématiquement remise en doute lors des expertises, malgré les preuves matérielles fournies. Ils se sentent abandonnés face aux compagnies de sangliers qui retournent leurs parcelles.
Paradoxalement, les chasseurs se disent eux aussi victimes du système. Sur le terrain, beaucoup s'investissent pour réguler, dépassant souvent leurs tableaux de chasse habituels. Mais l'administration ne suit pas toujours : obtenir des bracelets supplémentaires relève parfois du parcours du combattant, alors même que la surpopulation est avérée.
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Haies et finances : les gouttes d'eau
Le climat s'est alourdi avec l'arrivée de dossiers judiciaires symboliques. La décision de la Fédération des chasseurs de se porter partie civile contre des agriculteurs pour des arrachages de haies a été vécue comme une trahison par la profession agricole. Ajoutez à cela le bras de fer national sur le financement des dégâts (la FNC bloquant certains seuils faute de compensation de l'État), et vous obtenez un cocktail explosif où les agriculteurs refusent d'être pris en otage.
La dissuasion pour apaiser les tensions ?
Pour sortir de l'impasse, il faut impérativement réduire les dégâts à la source. Si le tir est nécessaire, il ne suffit pas toujours. L'une des clés réside dans la capacité à maintenir le gibier en forêt, loin des semis et des cultures sensibles.
C'est là que l'aménagement du territoire joue son rôle. Sur France-Chasse.com, nous rappelons que l'utilisation stratégique de matériel d'Agrainage et matériel d'élevage pour gibier est un levier technique efficace. Un agrainage de dissuasion bien mené permet de fixer les animaux au cœur du massif forestier et de limiter leurs incursions dans les plaines agricoles, réduisant mécaniquement la facture des dégâts et... les tensions humaines.
Il est désormais urgent que chacun revienne à la table des discussions pour mettre en place ces solutions pragmatiques, avant que la rupture ne soit définitive.
